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l__envolee.jpg"L’ Envolée est un journal critique du système carcéral et judiciaire, et du monde qui le génère. Ce n’est pas le premier, ni le seul ; il s’inscrit dans l’histoire de la critique sociale abordée sous l’angle du châtiment, de la discipline, de la prison.

Les textes publiés viennent à la fois de l’intérieur et de l’extérieur de la détention. S’attaquer à l’enfermement, c’est forcément s’en prendre aussi à tout ce qui fabrique, réforme, perfectionne le contrôle social hors des murs des prisons : le formatage des « citoyens » dès le plus jeune âge, le salariat précarisé ou à perpète, l’urbanisme qui flique les villes et quadrille les espaces sont bien le pendant de la construction des prisons. L’enfermement carcéral joue un rôle social de repoussoir ; il produit une peur nécessaire au maintien de cette société. En ce sens, c’est bien plus qu’une simple répression, qu’un moment de contrôle, de sanction des actes « délictueux » ; c’est un ciment nécessaire à l’État pour permettre au capitalisme de continuer à se développer dans ses nouvelles formes.

Ce journal participe d’une réflexion, d’une dynamique qui transforment les mots en luttes. Il est essentiel de publier des récits et des témoignages de l’intérieur, in extenso ou par extraits, pour mettre concrètement en relation les questions du sécuritaire, de l’enfermement, du droit, du système pénal avec les autres luttes sociales.

Un des problèmes actuels n’est pas tant l’absence de débat au sujet de l’« horreur carcérale » que les points de vue d’humanistes et de sociologues qui défendent l’idée d’un enfermement à visage humain. Nous ne sommes pas les porte-parole de ceux que la prison relègue au rang de muets sociaux : les prisonniers écrivent, réfléchissent, résistent... Nous ne voulons pas penser et nous battre à leur place mais avec eux. Nous ne sommes pas subventionnés et nous ne recevons d’argent d’aucune organisation pour garder notre autonomie. Nous fabriquons nous-mêmes nos outils, et nous recevons parfois l’aide d’amis et de personnes qui disposent de matériel. Nous sommes à la recherche de ceux qui auraient envie de participer à cet effort pour nous permettre de continuer à exister par leurs contributions. Au-delà de la fabrication, la distribution du journal reste difficile, coincée entre la censure acharnée de l’administration pénitentiaire et les contraintes marchandes du réseau officiel de la presse. Un journal est fait pour être lu ; la diffusion de l’Envolée reste déterminante pour notre activité : constituer un outil de réflexion et de résistance contre cette société qui génère de plus en plus de contrôle et d’enfermement."

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